A la Bibliothèque Saint-André du 10 au 31 octobre 2025
[ PREMIER ETAGE ]
Parmi les trois versions de ce motif, réalisées du même endroit, la vue de celle-ci est la plus plongeante. Les tonalités en sont plus claires et la végétation y tient une plus grande place. La cheminée de l’usine Reinier est, elle, notablement réduite par rapport aux deux autres versions.
A son habitude, le peintre donne ici une vue plongeante. Elle montre les quatre voies de chemin de fer, la cimenterie en contrebas puis Rio-Tinto et au loin la pointe de Corbières. L’alternance des plans clairs et foncés donnent de la profondeur au tableau. Marquet affectionne Marseille où il aura un atelier. Il séjourne à l’hôtel Beauvau mais aussi à Château Fallet à L’Estaque. Ainsi, il peindra la terrasse de ce qui est alors un hôtel.
Voici une représentation joyeuse et colorée des joutes dans le port de L’Estaque en 1914. Cette compétition nautique se perpétue aujourd’hui, comme peut en témoigner la Fine Lance Estaquéenne fondée en 1921.
Grass-Mick débute à Paris à la fin du dix-neuvième siècle. Il est alors l’ami de très nombreux poètes, sculpteurs et peintres tels Verlaine, Rodin ou Cezanne dont il fera le portait.
C’est un peu avant la guerre de 14 qu’il s’installe à Marseille et devient aussi critique d’art.
On voit là L’Estaque en 1913. Il y a donc plus d’un siècle mais que la vue d’ensemble nous est familière !
Né à Constantinople, et après une jeunesse cosmopolite, Henry se fixe à Marseille et s’adonne alors à l’aquarelle représentant la ville et ses environs.
Le peintre fut surtout inspiré par Rossillon et le Bugey mais nous montre ici une vue de L’Estaque titrée et datée de 1907.
Contrairement à l’habitude, le restaurant Mistral est vu de l’ouest avec au premier plan « les grands bains de L’Estaque » rarement représentés. Malgré la présence de personnages à peine esquissés, le tableau s’anime surtout par l’effet des vagues en bas à droite.
Plus que le bistro ou la porteuse d’eau qui ploie sous le poids de sa cruche, le sujet de ce tableau, c’est la couleur, même si les personnages prennent la pose comme ils le feraient pour une photo. Derain est là en pleine période fauve, il évoluera plus tard vers un style très différent.
Voici le front de mer de L’Estaque-Plage et ses cafés, représenté par un tableau coloré avec une matière travaillée qui donne du relief à l’œuvre.
Diana fut élève puis professeur à l’Académie des Beaux-Arts de Marseille. Lui aussi membre des peintres prolétariens, il nous montre ici L’Estaque joyeuse de la promenade de la plage avec ses cafés et ses restaurants toujours présents.
Comme il y a un bleu Klein, il y a un bleu Astruc. On le voit particulièrement dans cette vue paisible de L’Estaque avec au premier plan la tuilerie Fenouil la mer aujourd’hui disparue. Une autre version de ce tableau, titrée La fontaine des tuiles, permettra au peintre d’être primé au salon des artistes Français de 1931.
Voici une œuvre très dense qui raconte la mer, les chantiers, les usines, le viaduc sous un ciel dont les nuages font écho aux collines.
Bien que Marseillais de naissance, Inguimberty fit une grande partie de sa carrière en Indochine et ne revint à Marseille qu’en 1946.
Des grues, des viaducs, un remorqueur, Diana nous donne ici beaucoup à voir dans un tableau coloré dont les aplats distinguent les parties par leurs différentes orientations. Les baraques sont celles des chantier Chagnaud. Léon Chagnaud, ingénieur des Arts et Métiers s’illustre par de nombreuses réalisations dont la ligne 4 du métro parisien. Ce chantier est celui du percement, entre L’Estaque et l’étang de Berre, du Canal du Rove de 1911 à 1926. Ce tunnel s’est en partie effondré en 1963 et n’est plus utilisé.
C’est là l’une des rares représentations de la cimenterie, depuis le haut du Boulevard Castejon à L’Estaque-Riaux.
La vue en contreplongée fait paraitre le site encore plus imposant. Le format portrait du tableau accentue encore cette impression.
Toncini étudia la sculpture et la peinture aux Beaux-Arts de Marseille et fit partie des peintres prolétariens, qu’il contribua à fonder. On l’a qualifié de « fauve tempéré ».
Un tableau de 1906, qui montre le creux du Pilot d’où l’on extrait alors l’argile pour les tuileries, est bien caractéristique de la période fauve d’Astruc. Cette année-là, Braque, lui aussi, développe son fauvisme à L’Estaque.
Mais Astruc qui n’appartient à aucune école, se détachera bientôt du fauvisme. Homme d’action aux multiples facettes, il fera du bleu sa couleur de référence. Son « Estaque vue de Mourepiane », également exposée ici, en est la parfaite illustration
Que cette vue, presque champêtre, contraste avec celle des mêmes lieux, peints par Serra. Les couleurs sont ici claires et un homme et son cheval animent la scène.
Tout à gauche, on distingue dans le lointain le clocher de Saint-Henri et son « château ».
Voici le monde du labeur. Des ouvriers sont courbés, une petite brouette semble bien dérisoire dans ce grand espace, un enfant se tient debout. Est-il là pour travailler ? A droite, figure une tuilerie avec ses nombreuses fenêtres pour le séchage des tuiles. La lumière du tableau contraste avec la tristesse de toute la scène.
Au premier plan, le creux dont on extrait l’argile puis les trois verticales de deux tuileries et du clocher de l’église de Saint-Henri, le tout sous un ciel gris dominant un paysage désert. C’est bien la tristesse d’un monde du labeur qu’a voulu rendre l’artiste.
Antoine Serra peintre engagé, a peint le monde du travail et ses usines comme l’ont fait ses amis des « peintres du peuple ».
On voit ici la tuilerie de Saint-Henri et le creux du Pilot. Il n’y a pas âme qui vive dans ce décor qui a quelque chose de concentrationnaire.
Serra fût engagé dans la vie comme dans la peinture. Ainsi Il participa à la création à Marseille de la première maison de la culture de Province et fût inquiété pour ses opinions politiques pendant la guerre de 40.
On reconnait là la dernière tuilerie du bassin de Séon, l’usine Monier.
Bioules fut membre du groupe abstrait Support-Surface dont il écrivit le manifeste en 1970. Puis en 1972, il sentit le besoin de s’exprimer dans une figuration post-moderniste dont témoigne cette œuvre, qui fait partie d’une série de 1995 sur Marseille. Le peintre a peut-être choisi de peindre Saint-Henri car il est apparenté à une très ancienne et noble famille locale.
Une aquarelle plaisante nous montre la montée Castejon à une époque où elle était encore boisée.
Dans une œuvre appelée à tort « le viaduc de la calanque de Méjean », Antoine Ferrari peindra plus tard un point de vue quasiment identique.
Pour ce qui est d’Audibert, il mène une carrière en partie marseillaise mais fondera après la guerre de 40, l’Union des Arts Plastiques qui veut confronter artistes locaux et nationaux. Il sera également le professeur de peinture de Winston Churchill.
Cette scène animée nous présente le viaduc de la ligne de Paris, tout en haut de la montée Castejon. Un train furtif s’avance, la mer se fait discrète à droite car le tableau est centré sur le groupe de maison sous l’arche. Le lieu n’a pas changé.
Louis Toncini, d’abord sculpteur, fit partie des peintres prolétariens. En 1936, il participa avec Serra, Diana, Cadenel, à la création de la première maison de la Culture de province, soutenu par Louis Aragon, André Malraux et Jean Giono. Il devint ensuite le chef de file de l’école de Rive Neuve. Une exposition lui sera consacrée en Juillet 2019
Friesz se place lui en dessus de la cimenterie, près de l’endroit où Cezanne peignit son golfe de Marseille mais il se focalise surtout sur le premier plan occupé par l’usine et le viaduc qu’il éclaire intensément ; la mer et les collines de Marseilleveyre n’y sont qu’anecdotiques.
Des couleurs claires, caractéristiques de la seconde manière du peintre vont représenter le deuxième viaduc de Riaux, celui de la ligne de Miramas. Une autre version, moins colorée, montrera surtout le viaduc et la colline de l’arrière-plan.